La « belge collection », de Laura Petrone & Guillaume Kerbusch

11 mars 2019

PlayRight+ offre un soutien financier aux organisations, initiatives et/ou projets qui mettent la position de l’artiste-interprète en avant. Dans le cadre de ces appels à projets, nous avons rencontré Laura Petrone & Guillaume Kerbusch, porteur d’une « Belge collection » qui va faire parler de la jeune génération d’acteurs belges.

Ayant pour objectif de soutenir les acteurs et actrices émergents, le couple d’acteurs est à l’initiative d’une collection de courts métrages actuellement en préparation baptisée la « Belge collection, une fois ». L’idée ? Offrir une carte de visite aux jeunes acteurs.

Vous organisez plusieurs stages face-caméra pour les acteurs, vous pouvez nous en dire plus ?

Guillaume Kerbusch: C’est une idée de Laura Petrone et moi-même. On est tous les deux acteurs à la base et on a commencé à organiser des stages face-caméra pour les comédiens via notre Asbl qui s’appelle le Brussels Cine Studio il y a deux ans et demi. Au cours de ces stages, on invitait les directeurs de casting qu’on connaissait et des réalisateurs.

Laura Petrone : On organise plus d’une dizaine de stages par an, certains de quelques jours et d’autres d’une semaine. L’idée de départ était d’aider les acteurs professionnels de théâtre à intégrer le marché du cinéma. On est parti du constat que les acteurs ne sont pas suffisamment formés parce qu’il n’y a pas beaucoup d’initiatives de cinéma au conservatoire, l’enseignement étant surtout tourné vers le théâtre. Notre objectif c’est de donner de l’expérience aux comédiens de théâtre pour le cinéma et de créer des rencontres.

Lorsque vous dites que les acteurs ne sont pas formés aux métiers de l’audiovisuel, vous parlez de la génération actuelle ou à venir ?

Guillaume Je parle de tous les acteurs en général. L’industrie du cinéma est tellement jeune en Belgique francophone qu’il n’y a pas (encore) une tradition comme on peut en avoir une comme au théâtre. Du coup l’industrie autour de l’acteur n’est pas développée non plus : il n’y a pas d’agent et il y a beaucoup de très grands comédiens théâtre qui font maintenant leurs débuts au cinéma. On peut par exemple citer Thierry Hellin (qui tient le rôle principal dans le court-métrage May day, présélectionné pour les oscars cette année) ou encore Yoann Blanc, dont la notoriété a explosé grâce à la Trêve.

Comment vous approchez les acteurs pour offrir ce genre de stages ?

Guillaume : Alors nos stages sont destinés aux acteurs qui ont entre 18 et 40 ans, avec un focus sur ceux qui sont sortis des écoles de théâtre ou ceux qui ne sont pas forcément passés par la case école mais et qui ont déjà de l’expérience dans le milieu. On travaille avec Cinevox, Cinergie, le Centre des Arts scéniques qui diffusent nos offres. Cela fait 2 ans et demi qu’on le fait, et le bouche à oreille fait son travail. On a aujourd’hui plus de 300 acteurs dans notre listing.

Comment vous parvenez à financer vos activités ?

Guillaume : On est soutenu par la Fondation Bernheim, qui soutient les dispositifs offrant aux jeunes entre 12 et 25 ans à Bruxelles les moyens de développer leurs compétences et d’accéder à une formation de qualité. Au départ, on offrait des stages au prix coutant et l’intervention de la fondation a permis de baisser le prix de nos stages pour les bénéficiaires.

Laura : Donc on a remis des dossiers un peu partout. On a également reçu une aide de la loterie nationale pour 2019 et tout récemment de PlayRight+.

Quel est le soutien que vous avez reçu de PlayRight+ ?

Laura : On a obtenu un soutien financier pour un projet de collection de 4 métrages qui seront tournés en 2019. L’objectif est essentiellement de faire émerger de jeunes acteurs Belges. On veut aller plus loin dans la mise à l’étrier des jeunes acteurs dans le cadre du cinéma. On s’est dit que le meilleur moyen pour donner du boulot aux jeunes acteurs c’est de leur créer une carte de visite. Ça s’appellera « la Belge collection; une fois », puisqu’il s’agira de la première édition.

Guillaume : J’avais participé à un projet similaire à l’étranger et ça donne une vraie visibilité. On a demandé à des réalisateurs qui avaient participé à nos stages de participer. Les réalisateurs sont déjà identifiés : Ann Sirot & Raphaël Balboni, Pablo Munoz Gomez, Guillaume Senez, Laura Petrone et moi-même.

Comment vous vous y êtes pris pour trouver les réalisateurs et recruter les jeunes acteurs ?

Guillaume : On a demandé aux réalisateurs d’écrire des courts métrages pour un voir plusieurs acteurs. On mettra donc entre 8 et 12 acteurs en avant. Pour le recrutement, on les a repérés via nos stages, on a fait appel à des directeurs de casting et les réalisateurs sont venus avec des acteurs qu’ils avaient en tête. Donc tout le monde est venu avec son listing, et là on a laissé la liberté aux réalisateurs de choisir leurs acteurs qui correspondent le mieux à leur histoire.

Laura : L’ensemble des courts sont produits, et donc rémunérés. Et c’est là que PlayRight+ a bien aidé d’ailleurs. On a aussi obtenu le soutien de BeTV, du centre du cinéma, de la SABAM, du ministre président de la Fédération Wallonie Bruxelles à travers l’enveloppe du rayonnement, un soutien de la part des prestataires de services Eye Lite et Studio l’équipe et de l’aide via le Tax Shelter. Les tournages débuteront à la fin de cet été et on aimerait bien les avoir finis pour début 2020 pour les lancer dans les festivals. Et on s’est doté d’une marraine de choc pour la « Belge collection », qui n’est autre qu’Emilie Dequenne.

Bien que vous en soyez encore aux prémisses, est-ce-que ça a été facile de monter un tel projet ?

Laura : Ça a suscité beaucoup d’enthousiasme général, on est assez content. On sent qu’on répond à une attente. Avoir un casting 100% belge francophone, c’est un vrai luxe. Cela étant dit, on aimerait beaucoup reproduire l’initiative côté néerlandophone.

A suivre…

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