A 34 ans, Isha, figure du rap belge a réussi à tirer le meilleur parti de 2020 pour se recentrer et faire émerger sa créativité. Un album, un nouveau studio… Isha ne se laisse pas abattre. Retour, avec lui, sur les mois écoulés.

Un album très attendu

Attendu depuis 2018, le troisième et dernier volume de « La vie augmente » sort le 7 février 2020. Quelques jours plus tard, la France et la Belgique déclarent le premier confinement. Les annulations se confirment jour après jour. Mais Isha s’estime chanceux. Il a pu défendre son travail dans les médias et continuer la promo de son dernier projet.

« Je voyais des potes rappeurs qui n’ont rien pu faire… des projets qui capotaient à cause du corona. J’ai quand même pu défendre mon projet à Paris. Donc je m’estimais chanceux ».

Le plus difficile a bien sûr été l’annulation des festivals, grands moments de rencontres entre les artistes et leur public. Par chance, entre deux vagues, Isha parviendra à donner un concert sold-out à la Machine du Moulin Rouge à Paris.

Ne pas être dépendant des distributeurs lui a également permis de s’affranchir de la fermeture des magasins. Grâce au streaming, ses nouveaux titres ont pu atteindre le public malgré les conditions très rudes que beaucoup d’artistes ont subies.

Confiné mais créatif

Prendre le temps, le confinement peut aussi se révéler positif pour un artiste solitaire comme Isha. Coincé depuis longtemps dans la machine studio, promo, clips, concerts… Le premier confinement c’est enfin l’occasion de se poser et de prendre le temps de créer!

« J’avais fait plus de 100 dates en 2 ans, j’avais besoin de me poser pour retrouver l’inspiration »

De cette pause forcée émerge une idée. Plus qu’une idée un concept. Isha réalise que les studios d’enregistrement ne connaissent pas la crise. Les artistes ont besoin de décharger leurs émotions quand les situations sont difficiles alors un studio c’est l’arme anti-crise absolue.

Plus qu’un studio, une galerie d’art pour le rap belge

C’est ainsi que germe, dans l’esprit d’Isha, l’idée de créer un studio de rap ouvert.  Une galerie d’art vivante qui redonnerait ces lettres de noblesse au rap et aux rappeurs. 
Une envie profonde de déstigmatiser le rap anime Isha. La culture hip-hop existe bel est bien et les rappeurs en sont des artistes à part entière !

« Soyons fiers de nous ! On remplit des concerts, des festivals… on mérite un studio qui a pignon sur rue pour créer ».

L’idée est aussi d’offrir à la nouvelle génération, un lieu agréable avec une bonne énergie pour créer. « C’est une question de respect ! » Fini, les studios sombres dans les caves. Le rappeur veut mettre sur pieds un lieu de création agréable et ouvert pour tous les artistes de la culture rap.

Une histoire de transmission

Le projet ne s’arrête pas là ! Papa shango – The open studio veut également susciter des vocations chez les plus jeunes. Donner envie aux jeunes de s’intéresser à la musique en tant que musicien mais aussi à d’autres aspects plus techniques comme le travail d’ingénieur du son.

« C’est une question de transmission. Parfois tu n’as pas toujours les bons réflexes en tant que jeunes artistes. »

En tant que grand-frère du rap, la transmission aux plus jeunes est essentielle. Isha veut leur offrir un conseil, une direction artistique mais aussi user des connexions que la génération précédente a pu se forger.

Une levée de fonds qui dépasse les ambitions

Avec l’aide de la plateforme Kiss Kiss Bank Bank, une levée de fonds est organisée pour réunir les fonds nécessaires à la création du studio ouvert.

« On a atteint notre objectif en 36h. C’était magique ! »

Finalement 17.500€ ont été récoltés, alors que l’objectif initial était de 10.000€. Un succès donc, qui va permettre de commencer les travaux et même de s’offrir un petit luxe supplémentaire. Les services d’un acousticien pour améliorer la circulation du son dans le studio.

L’ouverture est prévue fin janvier. Restez branchés sur les comptes Facebook et Instagram de PlayRight pour en savoir plus !