Message de nouvel an du directeur et du président du conseil d’administration.

6 janvier 2021

L’année 2020 restera à jamais gravée dans l’histoire comme “l’année du coronavirus”.

Le 3 février 1959 – le jour où un accident d’avion coûta la vie à Ritchie Vallens, Buddy Holly et The Big Bopper – fût rebaptisé par la presse américaine : “the day the music died”.

Comment alors rebaptiser 2020, cette année sans spectacles, ni festivals, ni fêtes, ni concerts ?  “The year the music died ?

L’industrie du cinéma et de l’audiovisuel a également souffert du confinement mais elle a eu la chance de pouvoir rapidement reprendre le travail grâce à une large concertation qui a abouti à des accords clairs, mis en oeuvre au travers de différents protocoles.

Au tout début de la pandémie, PlayRight a, de son côté, mis en place un fonds d’urgence auquel les artistes ont pu prétendre, sous certaines conditions et dans la mesure où ils ne pouvaient bénéficier d’autres formes de revenus (de remplacement).

Le conseil d’administration a prolongé la validité de ce fonds à maintes reprises de sorte que, depuis sa création, environ 150 artistes ont pu en bénéficier.

Les mesures sanitaires ont aussi forcé nos artistes à se réinventer afin de tisser d’autres liens avec leur public. Pour les aider, les sociétés de gestion SABAM et PLAYRIGHT ainsi que les groupements d’intérêt GALM et FACIR se sont unis pour créer le “Fund Belgian Music” (FBM). Ce fonds a ainsi pour but de soutenir financièrement les initiatives de relance du secteur de la musique. Ce projet a suscité un engouement massif : pas moins de 600 demandes ont été soumises suite au premier appel à projets, pour un montant total de trois millions d’euros. La commission d’experts du fonds en a retenu 49 : ils ont tous pu bénéficier d’une aide.

A la fin de l’été 2020, nous avons également introduit un recours au Conseil d’État contre les mesures de confinement. Notre analyse a révélé qu’elles étaient manifestement discriminatoires et disproportionnées pour le secteur culturel. Nous attendons une décision sur cette question dans le courant du mois de janvier.

Mais qu’en est-il du fonctionnement même de PlayRight ?

Nous avons pu continuer à travailler à distance grâce à notre plateforme informatique située dans le “cloud”. Ainsi chaque répartition a pu être réalisée à temps et dans certains cas même légèrement en avance sur le calendrier. Félicitations au personnel de PlayRight qui a su, en un temps record, s’adapter à ces nouvelles conditions imposées par le télétravail et les vidéoconférences. Nos perceptions ont néanmoins souffert du confinement instauré par le gouvernement. La rémunération équitable a, en particulier, subi une baisse importante dans les secteurs de l’Horeca et des activités temporaires. Les économies d’échelle dont nous pensions pouvoir profiter en organisant, avec la Sabam et la Simim, une perception commune sous l’égide d’Unisono, n’auront finalement permis que d’en limiter les dégâts. Les conséquences de la pandémie se feront encore malheureusement sentir sur nos revenus dans les années à venir.

En 2020, un gouvernement de plein exercice a vu le jour après d’interminables négociations. Un nouveau ministre de l’économie, Pierre-Yves Dermagne (PS), y a pris ses fonctions. Le plus gros enjeu en 2021, tant pour M. Dermagne que pour PlayRight sera la transposition de la Directive européenne “Digital Single Market (DSM).

Cette directive DSM vise à moderniser le cadre juridique du droit d’auteur et des droits voisins en l’adaptant aux nouveaux modes de consommation de notre répertoire : le streaming et l’exploitation “online”. Youtube, Apple, Spotify et Netflix sont devenus plus que jamais incontournables durant la pandémie, alors que les musiciens, acteurs et actrices ne reçoivent qu’un faible – voire le plus souvent aucun – revenu pour la diffusion de leurs enregistrements sur ces plateformes.

La directive stipule pourtant dans son article 18 que les interprètes devraient effectivement être rémunérés de manière équitable et proportionnée pour l’exploitation en ligne de leur répertoire mais elle laisse ouverte la question de savoir comment y parvenir.

S’inspirant du modèle américain, les producteurs préconisent que tous les accords soient conclus par contrats. Etant donné la position de faiblesse des artistes individuels dans les négociations avec les producteurs et certainement avec les grands groupes médias (principalement américains), PlayRight plaide pour une rémunération, non transférable et garantie par la loi, par le biais d’une gestion collective.

L’exploitation “online” représente l’avenir de l’accès du public à notre répertoire. Obtenir une transposition  de la directive DSM qui offrira le plus de garanties possibles pour une rémunération équitable pour nos artistes sera le principal objectif du combat à mener par PlayRight en 2021 !

Stay tuned !

Le personnel, la direction et le conseil d’administration vous souhaitent à tous une année 2021 pleine d’espoir pendant laquelle, telle le Phénix, la vie culturelle de notre pays renaîtra de ses cendres !

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